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14 Mars 2007
Ces deux formules arithmétiques, 1+1=2 et 2>1, résument la proposition de Daniel Cohn-Bendit de regrouper les forces de Ségolène Royal et de François Bayrou (ainsi que les partisans des Verts) pour l'emporter sur Nicolas Sarkozy. Cette position rejoint d'ailleurs celle de Dominique Strauss-Kahn qui croit utile d'annoncer dès maintenant la perspective d'un regroupement de Centre gauche.
En fait, si les premiers intéressés s'aventuraient à adopter une telle formule aujourd'hui, ce serait le meilleur moyen de donner à Nicolas Sarkozy une forte chance de l'emporter. Car l'arithmétique du premier tour de l'élection présidentielle repose sur une arithmétique encore plus simple qui se résume en une seule formule : 1=1. Au premier tour chacun compte pour un et l'addition de deux candidatures n'a pas de sens.
Nicolas Sarkozy a marqué des points marginaux mais vitaux pour lui, tant les scores risquent d'être serrés, en procédant il y a quinze jours à un brillant tournant en politique étrangère. Certes, la politique étrangère est loin d'être la préoccupation N°1 des électeurs, mais attention! Il existe actuellement un certain consensus sur la politique extérieure chiraco-gaulliste de non alignement sur Bush et de non-implication dans la guerre d'Irak. Rompre sur ce point avec la tradition, c'est risquer de s'aliéner les suffrages de nombreux électeurs. En s'affirmant soudain dans la tradition chiraquienne, Nicolas Sarkozy a sauvé les meubles, par rapport à sa réputation de « néo-con » proche de Georges Bush. Et François Bayrou, dix jours plus tard a cru utile de s'inscrire dans la continuité de Chirac à son tour.
Les choses étant ce qu'elles sont, en supposant que Dupont-Aignan n'ait pas eu le coup de pouce nécessaire des chiraquiens en plus des milieux gaullistes « orthodoxes » pour obtenir ses 500 parrainages, Sarkozy a de bonnes chances de rassembler son camp sur sa candidature. C'est pourquoi S. Royal et F. Bayrou ont tout intérêt à courir séparément et à n'additionner leurs forces qu'au second tour.
Question : D. Cohn-Bendit et D. Strauss-Kahn sont-ils de piètres stratèges ? Loin de là. Mais leur but n'est certainement pas de convaincre le PS et l'UDF de se rassembler dès maintenant. Il s'agit plutôt, stratégie de carrière individuelle, d'avoir « eu raison avant tout le monde », pour préparer l'après premier tour.
Même sujet, réponse particulièrement habile d'A. Montebourg ce matin sur télé matin.Premièrement Bayrou est un homme de droite, pas question de se ralier à lui, en aucun cas (1=1). Mais « Sarkozy glisse vers l'extrème droite et Bayrou n'est pas dangereux » ( 1+1=2 et 2>1).
AM : prix Nobel de mathématiques électorales.