Politique et communication

23 Janvier 2007

Y a-t-il confusion entre politique et communication ? C’est ce qu’affirment de plus en plus d’observateurs et commentateurs de la vie politique en France dans la période pré-électorale où nous sommes rentrés avec, pour commencer, la présidentielle de 2007. La communication aurait donc pris les commandes à coup d’images, de petites phrases, d’anecdotes sur la vie privée des « stars » de la vie politique transformées en « people » : une « peoplisation » de la vie politique peut-on dire.

Ce qui primerait ce serait le style, le look, la facture du discours (et non le sens). Dictature de l’apparence au détriment du sens. L’image des candidats importerait plus que leur programme.

Puisque ce site jyvais.org a pour thème principal l’écriture et la communication et que j’avance, de temps en temps, des analyses de discours et de stratégie de communication politiques, je suis pris parfois d’un doute : est-ce que je ne participe pas, à ma façon, à ce rabaissement de la politique à l’image ? Oui, si parler d’une chose, d’un phénomène, d’un personnage, c’est en faire ipso facto l’apologie. Un lecteur est allé jusqu’à dire que mon article clairement « anti » sur l’ouverture d’une « permanence virtuelle » de l’extrême droite sur Second Life revenait à faire de la propagande en faveur du FN –que je le veuille ou non, par le simple fait d’en parler !

Moins grave, mais significatif : je constate que les sites qui me référencent dans leurs liens ont tendance à classer jyvais.org dans la rubrique « politique » alors que les sujets politiques font à peu près 10% de mes articles. D’autres franchissent le pas : puisque j’ai publié une série de billets sur la stratégie de communication de François Bayrou, que je trouve très bien faite, je suis donc UDF !

Si maintenant je parle de Ségolène Royal, je serai classé socialiste ou UMP si je donne mon point de vue sur Nicolas Sarkozy !

Y a-t-il confusion entre politique et communication ? J’aborderai bientôt d’autres aspects plus « techniques » du sujet en liaison avec le travail d’exploration et de réflexion que j’ai tout doucement entrepris sur MEDIANALYSE . En tout cas, telle est la conclusion de ce billet, le précepte publicitaire et propagandiste comme quoi « qu’on dise du bien ou du mal, l’important, c’est qu’on parle de vous » est devenu encore plus vrai avec le développement d’Internet . Dictature de l’image ? Il faut voir… Dictature du référencement ? C’est certain !