Rien n’est plus stupide qu’un pari : « dans un pari, disait mon grand-père, il y a toujours un voleur et un volé ! ». Mais en ces temps de sondages pour les élections présidentielles de 2007, avec les candidats Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal caracolant en tête, je ne peux m’empêcher de vaticiner ici sur la candidature de François Bayrou.
Quel est le danger de ce pari ? Qu’on m’affuble d’une étiquette politique ? Mais on peut bien analyser un tel sujet en termes de prévisions et de communication sans en dire plus… Que quelqu’un me suive dans mon pari, mise de l’argent sur mon oracle et perde si j’ai tort ? Cela m’inquiète davantage.
Mais lançons nous. Je pense qu’avant la fin de l’année 2006, le candidat de l’UDF, François Bayrou, sera crédité dans les sondages d’intentions de vote à deux chiffres, peut-être jusqu’à 17%.
Pourquoi ? Parce que sa communication est de très bonne qualité et (ce mot est essentiel, sinon la politique ne serait rien d’autre qu’un vulgaire marketing) se trouve en phase avec la grande masse hésitante de l’électorat que n’inspirent pas les candidatures de Sarkozy et de Royal mais qui pour autant n’a pas d’inclinaison marquée pour Jean-Marie Le Pen.
Bayrou se dit « d’extrême centre », touchant ainsi à la fois l’électorat modéré et l’électorat rebelle, voire révolutionnaire. Il confirme en voulant « dépasser le clivage gauche droite » et cite les noms de Delors, Kouchner, Rocard, Nicolas Hulot, DSK (Strauss-Kahn), comme des personnalités auxquelles il aurait recours s’il était élu.
Ce discours ne peut que toucher. Au moment où plus de la moitié des électeurs ne se résignent pas au face à face Sarkozy Royal, il est probable qu’aux 7% dont Bayrou est pour l’instant crédité viennent s’ajouter deux fois trois pour cent pris sur l’électorat des deux précédents et trois autres pris à Jean-Marie Le Pen. 7+3+3+3 = 13, score à deux chiffres dans les sondages. Ce qui peut très vite, par effet « boule de neige » mener à 16 ou 17 %.
On parie ?